J’ai chuté. Littéralement.

Un escabeau, une douleur vive à l’épaule.

Mais en vérité… je tombais depuis longtemps, en silence.

Un deuxième burn-out qui s’approchait à pas feutrés.

Le départ de mon grand-père, mon pilier, mon guide de cœur.

Et celle qui portait un badge de pouvoir, mais pas de cœur.

Chaque jour, un peu plus éteinte.

Mon corps criait, mon feu intérieur devenait cendre.

Arrêt. Silence. Éclats brisés.

Et puis… une rencontre.

Une chamane. Un miroir de mon âme. Une étincelle.

Elle m’a rappelé que j’étais vivante.

Et que j’avais en moi une palette oubliée de couleurs.

Alors j’ai repris les pinceaux.

J’ai laissé mes larmes glisser sur le papier.

J’ai redonné une voix à ce que je ne savais plus dire.

L’art m’a tendu la main, douce, puissante.

Et là-haut, dans les Alpes, le ciel m’a bercée.

La montagne a calmé mes douleurs.

Mes crayons, mes carnets… devenaient mes alliés de guérison.

Puis, comme une évidence sur mon chemin :

une formation en art-thérapie, juste là, à deux pas de chez moi.

Un cadeau de la vie, posé comme un signe.

Je me suis reconstruite en couleurs, en textures, en élans.

J’ai transformé mes cicatrices en œuvres.

Mon cœur en guide. Mes blessures en lumière.

Aujourd’hui, j’accompagne ceux et celles qui vacillent,

ceux qui cherchent leur souffle, leur lumière, leur vérité.

Car parfois, il faut traverser la nuit pour redécouvrir les étoiles.

Et se perdre… pour repeindre sa vie à son image.